Pour ma part, je prends plaisir à matérialiser les symboles, qui habitent mon état d'esprit, à l'aide de couleurs et de formes que j'ai grand plaisir à mettre en oeuvre.
Voici l'aspect matériel, technique, lié au tableau de l'article précédent, dans lequel j'avais abordé les "lumières philosophiques" de l'image.
En fait, au départ, j'avais simplement désiré faire le portrait dessiné d'un saule pleureur,weeping willow en anglais, vu de deux angels différents, dans la technique du fusain. Ce devaient être de simples études du même arbre, que j'envisageais de peindre, le cas échéant, dans une composition à créer ultérieurement.
Ayant décidé de travailler sur une grande surface (88x63cm), les deux études formèrent ensemble, et de facto, une composition, à laquelle je rajoutai un troisième végétal indéterminé pour offrir un équilibre plus satisfaisant à mes yeux. Constatez avec la première reproduction.
premier état |
Pour le plaisir, j'ajoutais quelques pigments secs pour égayer le tout.
Le résultat, vous le voyez sur la seconde reproduction.
état second |
A ce stade, je pouvais tout laisser tel quel, obtenant une composition achevée, dans une catégorie technique proche du dessin.
Je décidai néanmoins de transformer l'image en tableau coloré en utilisant les ressources propres à la tempera à l'oeuf.
J'obtins alors ce que nous voyons dans la troisième reproduction.
tiers état |
Le saule pleureur s'appelle en latin le salix sepulcralis tristis. C'est exactement ce que je ressentais face à cette image : tristesse et morbidité.
Alors que j'aime la lumière.
Je restais quelques temps dans cette impasse.
Je décidais ensuite de reprendre la structure en modifiant complètement le bas du tableau. C'était laid, mais avait le mérite de me forcer à une alternative : tout abandonner ou repartir de presque zéro, ne gardant que le "souvenir visuel" de cette étape comme base de renouveau..
boulversement |
C'est ce que je fis en voilant toute la surface d'une tempera au blanc de titane. Voyez cette "lessive" sur la cinqième reproduction.
temps de lessive |
J'ai ensuite repris l'image sens dessus dessous pour retoucher la structure du dessin, sans savoir comment manifester ce qui devenait le thème du tableau : je voulais une composition traitant de la lumière dans la lumière.
J'ai conservé le souvenir des saules pour en faire les symboles des éceuils rencontrés et j'ai finalement ajouté une sorte de limite, d'horizon translucide qui matérialisait les deux domaines lumineux qui m'intéressaient, pour lesquels je me sentais vraiment impliqué.
Le résultat, vous l'avez vu dans l'article précédent. Je le reproduis ci-dessous pour mémoire.
lumières et éceuils |
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