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samedi 25 février 2017

Interruption de processus !

J'ai travaillé pendant "x" heures sur «invitation n°20».
J'ai interrompu cet après-midi le processus créatif.
- Parce que je suis content du résultat ?
invitation lisière - borde - edge n°20
(tempera à l'oeuf sur Arches 57 x 76 cm)
Bien au contraire. J'ai une image acceptable à mes yeux, mais je m'y suis malheureusement trahi. Cette image représente l'exemple typique d'une image morte. Bon. Elle peut évoquer quelque chose, susciter des questions ; on peut même la trouver belle. Mais, je le répète : à mes yeux elle est morte. L'image montre des dynamiques, mais la peinture elle-même est relativement statique, particulièrement dans sa moitié inférieure.
[Je ne vous ferai pas l'insulte de vous répéter mes réflexions sur l'utilisation consciente par le peintre des principes théorique du chaos. Si vous venez pour la première fois, je vous transmets le lien qui vous permettra de vous familiariser avec ce concept simple mais réellement vivifiant. ]
Je croyais pourtant avoir commencé ce tableau en application exacte de mes principes picturaux, mais voici qu'à la fin j'obtiens une image lisse, polie, maintenue hors de la poubelle ou des flammes uniquement par un accès de bienveillance peut-être exagéré.
état de la peinture le 20 février
Je suis retourné sur la première page de mon site et j'ai remonté le temps pour trouver la source de mon erreur, le moment où s'est installée la déviance.
Etait-ce ici, [image 20 fév] lorsque je me suis mis à utiliser des pinceaux pour faire un travail "précis" ? Non. Un travail chaotique au sens où je l'entends ne repose pas sur une cacophonie picturale ; il implique plutôt une certaine rigueur. L'utilisation des pinceaux n'est pas à considérer.
Inutile de jouer aux devinettes.   [image n°1]
C'est en fait dès le premier jour, que j'ai commis ma principale erreur en ébauchant le soleil avec des rayons. Quel beau soleil ! Tel que je le dessinais (avant même de savoir me moucher), avec des rayons, puisqu'on m'a appris que le soleil nous envoyait ses rayons.  Des rayons. Comme une roue de vélo ! Cela ne pouvait pas fonctionner : le symbole «rayon» est une écriture non une peinture. Or quoi de plus organisé, dépourvu de chaos, qu'une écriture ? !
image n°1  :  état de la peinture le 22 janvier
Fort de ce constat, je me trouve devant l'alternative de jeter le bébé avec l'eau du bain, ou de laver la surface et recommencer . Je choisis en fait une troisième option : conserver cette peinture pour ce qu'elle est, et en «peindre» une cousine plus  ouverte, poétiquement parlant.
Je la publierai dans ce blog et dans mon site [on y accède par ici]
A bientôt donc ! Pour l'heure, je vous invite à suivre ce lien. Il vous mènera directement vers l'article que j'avais écrit avant celui-ci. Il y est question d'auto-formation (formation autodidacte) . Comment me suis-je formé ? (pouvez-vous vous former ?) sans passer par une école et en vous passant de diplôme.   Les concours d'art... Absolu non-sens.

And now, Christina's english translation :

Process interruptions!

I worked for "x" hours on Invitation no. 20 (first reproduction of this article).
I interrupted the creative process this afternoon. "Because I'm happy with the result?"
On the contrary. I have an acceptable image in front of the eyes, but unfortunately I betrayed it. This image represents the typical example of a still image. She can evoke something, raise questions; one can even find it beautiful. But, I repeat: to my eyes it is dead. The image shows some dynamics, but the paint itself is relatively static, especially in its lower half.
[I will not insult you in repeating my reflections about the conscient use of the theoretical principles of chaos by the painter. If you're just joining me from this day's article, I shall give you the link that will get you familiarized with this simple but really invigorating concept.]
I thought, however, that I had begun this painting in exact application of my pictorial principles, but at the end I get a smooth, polished image, kept out of trash or flames only by a (perhaps) exaggerated benevolence.
I went back to the first page of my site and, back in time, I tried to trace the source of my error, the moment the deviance settled.
Was it here, [image 20 Feb, the second of this article)] when I started using brushes to do a more "precise" job? No. A chaotic work, in the sense in which I hear it, does not rest on a pictorial cacophony; on the contrary, it involves a certain rigor. The use of brushes is not to be considered.
Needless to play riddles. [Image n ° 1 (the third of this article)]
In fact, I committed my main error from the very first day, by sketching the sun with rays.
What a beautiful sun! I had drawn it as in the old days (when I didn't even know how to blow my nose), with rays, since I was told that the sun sends us rays… Like a bicycle wheel! This could not work: the symbol "ray" is a script not a painting. Thus, what is more organized, devoid of chaos, than a scripture ?
Based on this observation, I find myself in front of the alternative to throw out the baby with the bath water, or to wash the surface and start again. I actually choose a third option: to preserve this painting for what it is, and to "paint" a cousin more open, poetically speaking.
I will post it in this blog and on my site [accessed here]
See you soon! For the moment, I invite you to follow this link. It will lead you directly to the article I had written before this one. It is about self-training (self-taught training). How I did become trained (and so can you) without going through a school and getting a diploma?
Art contests?...  Absolute nonsense.

vendredi 13 janvier 2017

Les rebondissements


Les rebondissements ?

Nous l'avons vu lors des derniers articles de ce blog, une chute n'est pas une fin, mais le début d'autre chose.
Pour bien commencer cette année, je vais très brièvement clore 2016, année quite ou double.
Sans entrer dans le détail, je tiens juste à souligner que grâce à son immense amour et une quantité d'énergie qu'on pourrait croire inépuisable, mon épouse Christina m'a retenu à la vie.
L'ensemble de mon travail lui est entièrement dédié, tout naturellement, tout en sachant qu'un simple sourire de ma part lui aurait suffit.
J'ai dit que je serai bref. Alors voici les derniers travaux qui n'ont pas été montrés dans ce blog.
J'en profite pour vous inviter à voir l'entier de mes 21 peintures de 2016 en suivant ce lien, de même que ces 9 portraits avec ce lien.
2017 sera placé toujours sous le signe des lisières sur lesquelles se promènent nos existences, 1/2 douzaine de feuilles sont prêtes pour la mise en évidence de ce que la vie nous propose et que chacun peut recueillir, selon ses désirs, sa manière de voir le monde, sa foi.
Je ne peux décidément  plus concevoir mon existence autrement qu'en proposant l'alternative de la beauté aux images terrifiantes que les médias infligent à notre entendement, déjà bien blessé pour la plupart d'entre nous.
Voici maintenant ces 4 derniers travaux de 2016 :

invitation lisière - borde - edge n° 11
[tempera sur Arches 57 x 76 cm]

invitation lisière - borde - edge n° 19
[tempera sur Arches 57 x 76 cm]

invitation lisière - borde - edge n° 17
[tempera sur Arches 57 x 76 cm]

invitation lisière - borde - edge n° 16
[tempera sur Arches 57 x 76 cm]

Je vous remercie pour votre fidélité et vous présente mes vœux de confiance pour 2017.

And now, the english version by Christina 

The twists and turns

We saw it in the last articles of this blog, a fall is not an end, but the beginning of something else.
To start off well this year, I will very briefly end 2016, year or double.
Without going into detail, I just want to point out that thanks to his immense love and a quantity of energy that one might believe inexhaustible, my wife Christina has kept me alive.
The whole of my work is entirely dedicated to him, quite naturally, knowing that a simple smile on my part would have sufficed.
I said I would be brief. So here are the latest works that have not been shown in this blog.
I would like to invite you to see all of my 21 paintings from 2016 on this link, as well as those 9 portraits with this link.
2017 will always be placed under the sign of the edges on which our existences walk, 1/2 dozen sheets are ready for the highlighting of what life proposes to us and that everyone can collect, according to his desires, his way of seeing The world, his faith.
I can no longer conceive of my existence any other way than by proposing the alternative of beauty to the terrifying images that the media inflict on our understanding, already wounded for most of us.
Here are the last 4 works of 2016:
[ Please, see the pictures in the french section ]
I thank you for your loyalty and wish you my best wishes for 2017.

mercredi 13 avril 2016

Chaos (III) -  Marre de l'économie de moyen !

J'aime en art l'acte, le processus de recherche, le temps de la créativité. J'aime me plonger dans l'élaboration d'une oeuvre pour des jours, des semaines et des mois. J'aime la naissance physique de l'oeuvre et aussi sa venue progressive dans mon monde mental, sensible, spirituel.

Avec l'économie de moyens, je ne peux que faire preuve de mon éventuelle virtuosité. Mais je dois alors me priver de la recherche pure. Et ça : jamais !

Je veux au contraire utiliser une propriété qui a été mise en évidence par les recherches sur le déterminisme : la faculté proprement créatrice du chaos, de la sensibilité extrême aux conditions initiales. Ses effets n'apparaissent clairement et irréfutablement qu'après un grand nombre de mises en oeuvre, d'observations de ces mises en oeuvre et de leurs mises en perspective, voire en abîme.

Ainsi, je peux poser de nombreuses traces de formes triangulaires ou trapézoïdales ;   peu à peu elles se transforment ensemble par le simple fait que je les pose en ayant pour objectif la production d'une image mentale, peut-être le modèle auquel je me réfère.
Et ça marche !

image n°1
étude au fusain (grosse branche)
sur papier 56x42cm
L'image reproduite ici a été construite à l'aide d'un bloc de fusain cylindrique, un morceau irrégulier de branche d'arbre de la dimension d'un doigt. Certaines clartés ont été posées à l'aide d'un bloc de craie ressemblant à une petite brique de section carrée de même dimension que le fusain.

Le résultat est une image, la restitution d'une observation de la vie domestique. On y associera les symboles que l'on voudra, ou pourra.

Bien sûr, la précision qu'aurait permis une étude au crayon de graphite, par exemple, aurait été supérieure. Nous aurions pu obtenir plus de détails.

Mais l'approche par taches est plus picturale. Malgré l'absence de détails ou peut-être grâce au manque de détails,  elle est beaucoup plus évocatrice. En effet, l'esprit de l'observateur est en situation de devoir compléter lui-même la représentation. C'est le récepteur qui est le dernier maillon, avec toute son histoire, de la création de l'image. Cette dernière est donc totalement imprévisible dans son état final, tout en restant un vecteur important de communication.

Finalement, cerise sur le gâteau, au plaisir de la recherche du peintre s'ajoute le plaisir de la découverte de l'observateur. Je ferai donc l'économie de l'économie de moyens !

[Il se peut qu'une redondance apparaisse au fil de ce blog. C'est dans la nature même de ce type de communication. En effet, autant un livre propose la somme concaténée et épurée d'une recherche, autant le blog est le réceptacle, au fil du temps, de l'évolution de la recherche, avec ses avncées, ses hésitations, ses trous et ses répétitions éventuelles. Merci à ceux qui peuvent l'accepter, et mes regrets à ceux qui s'en lasseraient.]

Et maintenant, la version en anglais, par Christina :

And now, the english version by Christina :

Chaos (III) - Tired of the economy of means!

In art, I like the act, the searching process, the creativity time. I like to immerse myself in the development of a work for days, weeks and months. I like the physical birth of the work and also its gradual coming into my mental, sensitive, spiritual world.

With the economy of means, I can only show my potential virtuosity. But then, I have to deprive myself of pure research. And this: never!

I would rather use a property that has been highlighted by research on determinism: the actual creativeness of chaos, from the extreme sensitivity to initial conditions. Its effects appear clearly and irrefutably only after a large number of enforcement, observation of these enforcement and by putting them into perspective or even abyss.

Thus, I can apply many streaks of triangular or trapezoidal shape; gradually they evolve and progress by the simple fact that I apply them with the objective of producing a mental picture, perhaps even the model to which I refer. And it works !

The image reproduced here (see image n°1) was built with a cylindrical charcoal block, an irregular piece of tree branch the size of a finger. Some lights were applyed with a chalk block resembling a small brick square of same dimensions as charcoal.

The result is an image, the restitution of a moment of domestic life. One will associate the symbols that he will, or can.

Of course, the accuracy that would have benn allowed by a study in graphite pencil, for example, would have been higher. With much more details.

But the approach by spots is more pictorial. Despite the lack of details, or perhaps due to the lack of detail, it is much more evocative. Indeed, the mind of the observer is in the position of having to complete the representation by himself. It is the receiver who is the last link, with his entire history, of the creation of the image. The latter is therefore totally unpredictable in its final state, while remaining an important vector of communication.

Finally, icing on the cake, to the pleasure of the  painter' research, comes in addition, the pleasure of the discovery by the observer. So much for the economy of the economy of means!

dimanche 29 novembre 2015

Simple et libre

La seule vraie difficulté en peinture est d’être simplement libre et librement simple.
Miroir  tempera sur papier 32x20cm
Ce n’est pas un jeu de mots.
 Je veux juste dire que parmi le fouillis indescriptible de tous les conditionnements que j’ai acquis au long de mon existence, trouver un chemin de liberté est une vraie difficulté. Ma liberté est difficile à définir.
 D’autre part, faire vœu de simplicité est une bien belle direction à prendre pour cheminer. Mais si, d’aventure, je ressens un besoin de faire de la dentelle, pourquoi devrais-je m’en priver ?
 L’expression artistique demeure pour moi une tentative d’expression, de communication et d’esthétique. Cela implique de pouvoir évoluer dans un contexte libre, peut-être simple, en tous les cas et surtout serein.
 C’est ainsi que pour pouvoir faire le point sur mes outils d’expression, l’autoportrait demeure pour moi le véritable exercice d’authenticité :
  • modèle toujours disponible
  • modèle indifférent à toute considération narcissique
  • peintre libre de prendre son temps et de jouer avec son tableau.

kiss  [Keep It Simple & Short]

​Pour nos amis anglophones, une libre et simple et excellente traduction de Christina.
For our English speaking friends, a free, easy and excellent translation from Christina.
Au commencement ...

English résumé

The only real difficulty in painting is to just be simply free and freely simple.
This is no wordplay.
 I just want to say that among the indescribable jumble of all the conditioning that I have acquired throughout my existence, finding a free path is a real problem. My freedom is difficult to define.
 On the other hand, making vow of simplicity is a beautiful way of wandering. But if, by chance, I feel a need to privilege subtlety, why should I do without it?
 Artistic exteriorisation remains for me an attempt of expression, communication and aesthetics demonstration. This implies to evolve in a free context, perhaps simple, in any cases and above all serene.
 Thus, in order to be able to update my means of expression, self-portrait remains for me the true exercise of authenticity:
  • The model (me) is always available
  • This particular model (me) remains free from any narcissistic consideration
  • The artist (me) is welcome to take his time and play with his own production.
kiss [Keep It Simple & Short]

mardi 24 novembre 2015

Jamais plus jamais

Voici pour clore ma réflexion – évaluation de mes rapports avec le dessin et la peinture.
La laitière [the milkmaid]
graphite sur papier, 28x21cm
Dans cet exemple de la laitière, les nuances entre un dessin très plein (relativement peu graphique) et une peinture tout en rapport de surfaces sont évidentes. Si le sujet semble le même, la différence des traitements picturaux leur donne à chacun un état d’esprit radicalement différent. On peut d’ailleurs préférer l’un ou l’autre selon sa propre humeur ou selon l’usage que l’on désire en faire. On peut aussi les présenter en complément l’un de l’autre – en pendant, le dynamisme et la “rusticité”du dessin offrant son énergie vitale à la douceur presque nostalgique.
Quant à l’artiste, si j’ai eu du plaisir lors des deux réalisations, j’admets mieux me reconnaître dans la version au graphite que dans celle à la tempera. J’ai traité le dessin comme une peinture, utilisant des blocs plutôt que des crayons, mais surtout, j’ai pu y déployer mon énergie avec une plus grande spontanéité. Pourquoi ? Je l’ignore. C’est un simple constat.
Ce qui me paraît de plus en plus avéré, c’est qu’une image m’apparaît de plus en plus pour elle-même, hors de toute considération technique ou stylistique.
Dessin ou peinture ? Qu’importe, il faut que ça sorte, que le plaisir l’emporte !  « kiss »

Pour nos amis anglophones, voici la version de Christina :

English Résumé

Never Say Never
Here is to end my reflection – an evaluation of my relationship between drawing and painting.
La laitière [the milkmaid]
tempera sur Arches, 41x31cm [egg tempera]
In this example of the milkmaid, shades between a plain drawing (with relatively few graphism) and a painting all in surfaces reports are obvious. If the subject seems the same, the difference of the pictorial treatment gives each one of them a radically different mindset. One can however prefer one or the other, according to one’s mood or to the wished use. One can also present each one of them as a complement to the other – vis-à-vis, the dynamism and the "rusticity" of the design offering its vital energy to the almost nostalgic sweetness.
As for the artist, if I had fun at both achievements, I must admit that I recognise myself better in the graphite version than the tempera one. I treated the drawing as a painting, using blocks instead of pencils, but most of all, I was able to deploy my energy with greater spontaneity. What for ? I don’t know. It’s a simple fact.
What seems increasingly proved is that a picture appears to me more and more as herself, outside of any technical or stylistic consideration.
Drawing or painting ? Whatever… just make sure that the fun wins !  "kiss"

mardi 13 octobre 2015

double-portrait

Deux portraits.

montage de deux portraits

La même personne. 
Eclairage naturel, cheveux libres ; éclairage électrique, cheveux noués.
Chevelure vivante ; masse sombre.
Traitement affiné ; touches chaotiques.
Le résultat final doit être vivant, que l'on regarde les visages représentés, les visages montrés, l'image présente (la peinture).







Si la structure est dynamique, on peut se permettre un traitement mesuré ; si la peinture est vibrante, la sensation de vie devient agitation.




















Si la structure est stable, on peut se permettre des touches plus libres - même chaotiques, sous peine de figer la vision, d'éteindre l'étincelle vivante.












Les couleurs de la triade dite primaire (jaune - rouge - bleu) encore dynamisée par le jeu des complémentaires (bleus - ocres orangés) procure la sensation immédiate de vivacité. Comme une tonalité majeure en musique.

La luminosité générale du tableau de jour est très sombre (des valeurs  de 40 à 90%) permettent des rehauts lumineux presque à 100% (bordure de la chevelure est quelques saillies du visage). Ce choix permet d'évoquer l'expérience du modèle, tempérant une vivacité forte, évoquée par la structure générale dynamique.










La luminosité générale du tableau du soir est paradoxalement assez claire (de 10 à 60%) tempérée par le contre-jour utilisé pour traîter le modèle. Un choix qui permet d'évoquer une maturité somme toute chaleureuse, parfois contrastée.

Les couleurs de la triade secondaire (orange - vert - violet), sans contraste complémentaire, procure la sensation d'apaisement ; la dominate chaude et ses teintes éclaircies permet d'assurer l'impression de quiétude. Si la préférence avait été donnée au violet, on aurait vu une mélancolie apparaître. C'est la tonalité dite mineure en musique.




Ces deux portraits évoquent la même personne, en utilisant des options suffisamment diverses pour permettre d'offrir un dyptique respectueux du modèle.
Elle mérite d'autant mieux ce respect et cette considération qu'elle m'offrit un total de trois heures et demie de pose (210 longues minutes) réparties en sept sessions de vingt à quarante minutes. C'est énorme et difficile à supporter pour un modèle qui n'est pas professionnel !
C'est peu pour garantir une ressemblance «photographique» mais cela permet une très bonne approche de la représentation de l'état d'esprit de la personne, tel qu'il est confié au peintre.

Diptyque d'un jour et d'un soir
NB :  Ces deux peintures sont des tempera à l'oeuf, sur papier de 41x31cm chacune.

And now, the english version by Christina..

Two portraits.

 (First picture : Mounting of two portraits)
Same person.
Natural lighting, free hair; electric lighting, knotted hair.
Living hair; dark mass.
Refined treatment; chaotic keys.
The final result must be lively, that we look at the represented faces, the faces shown, the present image (painting).

If the structure is dynamic, we can afford a measured treatment; if the paint is vibrant, the sensation of life becomes one of restlessness.
If the structure is stable, we can afford more free keys - even chaotic, under penalty of freezing the vision, turning off the lively’ spark.

The colors of the so-called primary triad (yellow - red - blue) still driven by the interplay of complementary ones (blue - orange ocher) provides an immediate feeling of liveliness. As a major key in music.

The overall brightness of the day picture is very dark. Values from 40 up to 90% allow bright highlights up to almost 100% (the edge of the hair and some facial projections). This choice permit to evoke the experience of the model, tempering a strong vitality, referred to by the general dynamic structure.

The overall brightness of the evening picture is paradoxically pretty clear. About 10-60%, tempered by the light used to treat the model. A choice that evokes a mature altogether warm, sometimes mixed, personnality.

The colors of the secondary triad (orange - green - violet) without additional contrast provides the soothing feeling; dominated by the warm and sunny colors, ensures a quiet printing. If the preference was given to purple, we would have seen some melancholy appear. This is the so-called minor tonality in music.

These two portraits evoke the same person, however using a large enough variety of options allowing a diptych respectful of the model.

She deserves all the more respect and consideration that she offered me a total of three and a half hour of pose (210 minutes long) in seven sessions fromtwenty to forty minutes. This was huge and difficult to bear for an amateur model !

It's still short to ensure a "photographic" likeness but it does allow a very good approach of the state of mind of the person, as entrusted to the painter.

(Last picture : Diptych day and night)

NB : These two paintings are egg tempera on paper 41x31cm each.

lundi 27 juillet 2015

Louys - Mme Louise Tuchschmid

Louise peint sur une petite table, assise près de la fenêtre.
(fig 1)
Louise peint depuis 35 ans. Des bouquets, des paysages sont réalisés en une technique traditionnelle d'huile et de térébenthine. Depuis peu, Louise réalise ses paysages en utilisant ses doigts pour les arbres, les feuillages (fig 1). Ses toutes dernières oeuvres, toutes récentes, adjoignent l'abstraction dans le paysage. Sur sa table, une feuille est déjà couverte d'un fond bleu. Le travail est bien avancé.

- C'est de l'huile soluble à l'eau, me dit-elle. C'est mon neveu qui m'en a parlé. Vous comprenez, ici, avec la térébenthine, ce n'est pas possible (note : nous sommes dans un établissement médico-social). Alors il m'a initiée aux crayons qui se diluent aussi avec de l'eau.

Elle me montre encore un cheval d'une esthétique remarquable, presque orientale.
- C'est mon neveu qui l'a fait, au crayon justement.

Elle m'explique, d'un air approbateur, qu'il offre toutes ses oeuvres.
(fig 2)

Elle-même a beaucoup exposé et très souvent vendu, «mais à très bas prix, uniquement pour continuer à peindre». Je lui souris ; j'avais la même attitude lorsque les enfants étaient encore notre priorité financière.
Aujourd'hui, je pratique comme son neveu : cadeau. En attendant un meilleur système de diffusion, de partage. Bref, Louise et nous (Christina est présente, ainsi que Charlotte, qui nous a introduit) nous accordons parfaitement sur cette idée que de ne pas gagner sa vie par l'art permet de vivre pleinement et librement grâce à l'art.

C'est vrai que la pièce est petite. Les murs sont tous couverts des travaux de l'année (et nous ne sommes pourtant qu'en juillet !) accompagnés de quelques grandes oeuvres, plus anciennes. Par exemple se trouve à l'honneur un grand bouquet de couleurs festives, les fleurs savamment texturées d'empâtements délicats.

Le lit prend presque toute la place disponible. Est-ce un atelier dans lequel elle dort ? Une chambre où elle peint ?

J'ai sous mes yeux la preuve évidente que Louise fait toujours évoluer son travail ; non seulement techniquement, mais aussi bien quant à la forme donnée à ses sensations, ses concepts. Mon émotion est forte. Cette pièce est un foisonnement de couleurs, de sensibilité, de travail, de vie.
Au présent.













(Oeuvres récentes)












Merci, "Louys"

Je ne peux vraiment conclure ici ce récit.
Cette rencontre est encore en train de me travailler, en profondeur, afin de prendre une place majeure dans ma mémoire.
Louise Tuchschmid a 97 ans. Nous sommes ici dans un établissement médico-social où elle s'est retirée.
 La vitalité que Louise nous a offerte ce jour-là, au travers de sa personne et de son art,  ensemence mon présent.

Pour longtemps.
















And now,

The English version of this topic, revised by Christina

Louise paints on a small table, sitting by the window.
Louise painted for 35 years. Bouquets, landscapes are made of traditional oil and turpentine technique. Recently, Louise realizes her landscapes using her fingers to do the trees and the foliage. Her latest works, all recent, subjoin abstraction into the landscape. On her table, one sheet is already covered with a blue background. The work is well advanced.

- It's water soluble oil, she says. My nephew taught me how to use it. You see here, working with turpentine is not possible (note: we are in a nursing home). Thus he also introduced me to some pencils which also dilute with water.

She also shows me a horse of remarkable aesthetics, almost oriental.
- My nephew did it, just in pencils.

She explains, approvingly, that he offers all his works as gifs. She herself has exhibited widely and very often sold, "but at very low prices, only to continue painting." I smile at her; I had the same attitude when our children were still our financial priority. Today, like her nephew, I give my works as gifts to those who are interested. Until a better distribution, sharing system is found. In short, Louise and us (this is Christina and daughter Charlotte who introduced us) sincerely believe that not trying to make a living with our artworks allows us to live fully and freely through art .

Her room is quite small. The walls are almost all covered with this year' work (and we are not yet in July!) Along with some great works, the oldest. For example, at the place of honor, stands a huge bouquet of festive colors, flowers cleverly textured with delicate impasto.

The bed takes most of the available space. Is it a workshop where she sleeps? A room where she paints?

I have before my eyes clear evidence that Louise makes always evolve its work; not only technically, but also on the form given to her feelings, her concepts. My emotion is strong. This room is a profusion of colors, sensitivity, work, life. Here and now.

I cannot really conclude this story here. This encounter is still moving me deeply, taking a major place in my memory. The vitality that Louise, 97, has offered us that day, through her person and her art, seeded my present.

For a long time.