vendredi 14 février 2014

Préparation du papier pour tempera grasse

Cet article a pour but de faire un rappel des différentes façon de préparer un papier marouflé pour le rendre apte à recevoir une peinture émulsionnée avec de l'huile et de l'oeuf, autrement dit une tempera mi-grasse.   On se souvient que la cellulose du papier est particulièrement sensible aux acides en général, les acides gras en particulier.   Il s'agit donc de protéger le papier et de recouvrir sa surface d'une texture favorable à l'accrochage de la tempera.

Protocoles


rappel de la recette du gel : 3 feuilles dans ¼cup d'eau tiède (max 60°C)


a) si le papier est absorbant, passer d'abord 2x 1 gel + 24h séchage
b) préparer du blanc de zinc avec une émulsion mi-grasse -->
    [1 blc zinc poudre + 1 (1j + 1h + 2ô)] + 1/5-1/4 h
c) passer 2x [1 couche sans tirer] + 10-15' séchage

_______________________  OU ______________________


a) id
b) préparer le fond pour tempera, soit :
    1gel + 1blc zinc poudre + 1 blc Meudon + 1/3-1/2 h  >> on mélange les deux poudres à sec, on ajoute et mélange le gel tiédi , on termine en mélangeant peu à peu l'huile
c) id mais ensuit, laisser sécher 10 jours ! NB: fond semi-absorbant

_______________________  OU ______________________


a) dessiner au crayon base huile, p ex Polychromos de Faber-Castell
b) recouvrir la surface avec du médium de base puis du médium maigre  -->
    (1j + 1ô) puis (1j + 1 dammar + 1-2ô)
ou éventuellement
b') médium de base puis médium maigre + blc zinc poudre ,  où le médium de base sert à protéger les fibres de cellulose du papier contre les acides gras de l'huile !

NOTA :  Isabel Bishop met une couche de médium maigre (dammar) après chaque couche pigmentaire, afin de ne plus vivre l'expérience de voir sa peinture tomber en flocons !!

Bilan

J'ai fait le test de la première préparation sur papier Arches 300 marouflé sur bois.  Je n'ai pas passé les deux couches de gel, sachant que ce papier est parfaitement encollé.
Pour une surface équivalente à A4, il a fallu 10ml de poudre de zinc et environ 3 ml d'huile de noix. Cela représente un tube d'environ 15ml de peinture épaisse, qu'il faut un peu diluer pour qu'elle soit facile à étendre sans trop tirer.
Je me suis rendu compte de deux choses :
    - au prix de l'huile de noix, il vaut mieux réserver ce pré-traitement aux vrais oeuvres ; les études atteindraient un prix prohibitif.
    - cette peinture mi-grasse contient finalement beaucoup d'huile : celle contenu dans le médium de broyage plus celle ajoutée en fin de préparation ;  la protection du papier ne peut être assurée complètement que si on lui met une à deux couches de gel au préalable.

!! ==>> après une semaine, la couche de médium mi-gras + blc de zinc + 1/4 h n'est toujours pas sèche |:o,

Sachant que la recette N°2 propose un enduit traditionnel de gesso, je ne la teste pas cette fois-ci ; le gesso est pour moi un enduit fascinant à travailler, bien que fragile, mais le travail requis pour le mettre en oeuvre devient actuellement hors de ma portée physique, sur le plan de la résistance. Il s'agit d'un protocole long, minutieux, demandant beaucoup de place et de matériel.   Je ne vois pas de simplification à le mettre sur du papier.

J'ai également une pratique de la troisième recette, sauf pour la partie sous-couche au crayon de couleur à base huileuse.

Conclusion
  :  Je pense que sur un dessin d'étude, la pose d'une couche de médium de base, éventuellement enrichi de blanc de zinc sera optimale.
Il faudrait tester la couche de gel sur papier, pour voir si elle accepte les trait de Polychromos aussi bien que le papier nu.

==>> bilan de l'expérience : le Polychromos tient sur papier couché de gélatine :o)

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