jeudi 9 janvier 2014

Transparence vs Opacité

Je décide fermement de faire répondre Marthe et Marie en fonction de leurs fonds et de leurs chevelures.   Mais j'hésite sur la manière de poser mes dégradés de couleurs : plutôt ma méthode habituelle d'aquarelliste ou continuerais-je d'élargir ma palette expressive a tempera en utilisant mes couleurs grasses et des médiums contenant des produits typiques des techniques à l'huile ?
Nouvelle prise de tête, nouvelles solutions ? Je m'aperçois que mon rêve de transparence est relativement difficile à atteindre avec de la peinture "à l'huile".
En effet, cette dernière implique quasi nécessairement l'usage du blanc en pigment. Les techniques "aqueuses", surtout l'aquarelle, utilisent la lumière réfléchie par transparence du blanc du papier.
Mon souci est que, jusqu'ici, j'ai toujours utiliser la transparence des couleurs pour mes lumières. Or, pour Marthe et Marie, j'utilise le blanc de titane et rend donc mes couleurs opaques.
Certes, on peut utiliser les merveilleux glacis pour recouvrir un ton avec un autre. Mais, nous l'avons constaté dans Chuchotements-05, les glacis ne peuvent que tirer la lumière vers le bas, assombrir la note.
Restent quelques alternatives :
  • préparer une sous-couche très éclaircie
  • recouvrir la surface d'une velatura, d'un voile de blanc coloré
  • utiliser la technique des frottis de blanc coloré
  • finalement, utiliser une grande quantité de médium transparent, à base de résine (vernis dammar), avec une couleur pure, sans blanc de titane, ce serait pas mal ;
(C'est précisément ce que l'on appelle un glacis, qui, comme on l'a vu un peu plus haut, pose des problèmes de luminosité.
On recommence pour une tour ?)

Trêve de plaisanterie.
Il suffirait de faire des essais pour prendre la bonne décision. Ou de regarder les travaux des collègues des vrais pros (Rubens et Turner p ex)

Marthe et Marie ?

J'ai choisi d'harmoniser les deux tableaux et de les faire communiquer l'un avec l'autre et grâce à l'autre, on s'en souvient.
J'ai donc décidé d'utiliser la même couleur froide pour le fond de l'une et la chevelure de l'autre.    Aujourd'hui, fond bleu pour Marthe et chevelure bleue pour Marie.   Il s'agit bien entendu de sous-couches en demi-teintes.   Les deux bleus doivent donc donc être au plus en luminosité de 50%.   Comme couleur de départ, un bleu primaire (bleu' = bleu de phtalocyanine, PB15) et un petit peu de rouge primaire (rouge' = rouge de quinacridone, PV19).    Restait à les éclaircir  :o)
J'ai utilisé les deux principaux systèmes :
  1. pour le fond, j'ai utilisé du blanc de titane en bonne quantité ;
  2. pour la chevelure, j'ai utilisé un médium maigre au vernis dammar et j'ai donc dilué ma pâte, ajoutant également de l'eau, jusqu'à obtenir le coloris et la consistance souhaités.
De l'album sur-le-chevalet
La pose de ces deux couleurs s'est passée de manières très différentes pour le fond la chevelure.
J'ai utilisé une verticalité complète pour les variations du fond, ce qui offre un contraste avec les merveilleuses courbes de ma modèle.
La chevelure est le résultat de plusieurs glacis superposés à l'aide de brosses plates et langue de chat de différentes tailles et en poils de boeuf.

Marie - détail de la sous-couche en glacis bleus de la chevelure
Marie - détail sous-couche chevelure
Note : L'utilisation du vernis dammar rend le glacis légèrement tirant ; cela signifie que si l'on donne une deuxième couche sur une trace encore légèrement humide, la peinture va se décoller et mettre à nu la surface précédente.  Loin d'être un handicap, cette particularité permet d'ouvrir des blanc sans changer d'outil.

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